Adepte du slow travel, pour traverser la Russie, j’ai choisi un moyen de transport plutôt lent, mais aussi mythique. J’ai traversé la Russie avec le fameux Transsibérien.
D’abord, quelques précisions.
Lorsque l’on parle du Transsibérien, il s’agit en fait de la ligne ralliant Moscou à Vladivostok, soit une ligne de chemin de fer de 9288km ! Cette ligne, prouesse technologique en son époque fut achevée en 1916. Elle est encore aujourd’hui la plus longue du monde.
On distingue 2 autres lignes principales, souvent assimilé au Transsibérien :
* Le Transmongol, qui bifurque à Ulan-Ude pour rejoindre Pékin en traversant la Mongolie du Nord au Sud
* Le Transmandchourien, qui lui aussi rallie Pékin, mais sans passer par la Mongolie. La bifurcation se fait à Chita, ville Sibérienne. Il traverse ensuite la Mandchourie, région située au Nord-Est de la Chine, d’où son nom, pour arriver à Pékin (Beijing).
Mon voyage
Il a commencé à Saint Pétersbourg et s’est terminé à Ulan-Ude.
J’ai effectué tout ce trajet en 3ème classe, appelé Platzkard, sauf la portion Irkutsk -Ulan-Ude que j’ai effectué en 4ème classe, autrement dit assis en siège dur (en bois…).
Avant de partir, je n’avais pas d’itinéraire précis, si ce n’est que mon but était de rejoindre la Mongolie. J’ai ainsi choisi quelques stop le long de la route en fonction de mes envies. Voici donc mes arrêts :
St Petersburg – Moscou – Kazan – Yekaterinburg – Novvossibirsk – Irkutsk – Ulan-Ude
Dans le train
D’abord, à l’arrivée dans le train, la provodnitsa nous accueille et nous montre notre couchette. Plus tard, elle vient donner à chaque passager un sachet contenant une serviette, des draps propres ainsi qu’une taie d’oreiller. Il y a en général 2 provodnitsa par wagon qui se relayent sur le trajet. Elles sont en charge de la sécurité du wagon, nous donner des tasses si besoin, vendre sachet de café ou thé, réveiller les passagers lorsqu’ils arrivent à leur gare et veiller sur la température du Samovar. Le Samovar étant le distributeur d’eau chaude. Il y en a 1 par wagon. Très pratique pour le thé ou encore manger des noodles.
La Platzkard
En Platzkard, tous les wagons sont couchette. Il y a la couchette haute et la couchette basse.
La coutume veut que lorsque l’on a le lit du bas, on accueille la personne de la couchette supérieure durant la journée. En effet, il est impossible de tenir assis sur la couchette haute, il n’y a pas assez de hauteur.
En ce qui me concerne, je n’ai jamais réussi à avoir de couchette basse. Et je peux vous dire que la 1ère fois que j’ai du monter sur ma couchette, c’était assez folklorique. Les Russes, me voyant galérer m’ont expliqué la marche à suivre. Après une petite gymnastique, j’étais installée.
Comment se passe un trajet en Transsibérien ?
Les Russes, à peine arrivée dans le wagon commencent à s’installer. D’abord, ils étalent leurs provisions sur la table, puis ils se mettent à l’aise. Donc on enlève ses chaussures et met ses pantoufles et souvent, ils enfilent une tenue plus décontracte.
Et là, lorsque l’on est étranger, tout de suite les Russes essaient de nouer le contact. Même si la barrière de la langue était très présente, j’ai tout de même réussi à communiquer avec mes voisins, ils ont toujours fait l’effort d’essayer de parler Anglais, et j’avais avec moi un guide de conversation Russe/Français. Les échanges étaient très sympa, même si limités.
Les Russes sont aussi très généreux et partage facilement, nourriture ou boisson. Pour ma part, j’ai eu l’occasion de goûter au cognac Russe, mais attention, l’alcool étant interdit à bord, il faut faire ça discrètement. Je me souviens de mon voisin, qui voulait me resservir à chaque fois que ma tasse était vide, par geste, sa femme me disait que j’allais bien dormir avec ça… Mais bon, il faut savoir rester raisonnable, ce serait dommage d’être malade dans le train !
Je me souviens aussi d’un trajet de 30h entre Novossibirsk et Irkutsk, où mon voisin du bas ne s’est nourri pendant tout le trajet que de bière, il a dû en boire au moins 4 ou 5 litres, mais à aucun moment je ne l’ai vu ivre.
Pendant ce temps là, moi je discutais avec la fille de la femme d’en face, qui apprenait l’Anglais à l’école, et essayait même de faire des phrases en Français avec mon guide de conversation. Un très grand moment aussi !
La 4ème classe entre Irkutsk et Ulan-Ude
La raison pour laquelle j’ai choisi de voyager en 4ème classe, est le prix bien sûr. Je choisis toujours le billet le moins cher disponible, et là, c’était des places assises.
Arrivée dans le train, je découvre que les sièges sont en bois, genre gros strapontins. Pas super confortable, surtout pour un trajet de nuit de 8h30. Du coup, difficile de dormir, mais à chaque inconvénient son avantage : cela m’a permis d’assister au lever de soleil sur le lac Baïkal, c’était juste magnifique ! Les couleurs que j’ai pu admirer ce matin là étaient fantastiques, un de mes meilleurs souvenirs de Russie, tout comme mon séjour sur l’île d’Olkhon, sur ce même lac Baïkal. Il a quelque chose de magique.
Ce que je retiendrai de ce voyage
Le trajet en Transsibérien est un voyage à lui tout seul.
J’adore voyager avec le peuple ! Mon expérience en 3ème classe fut magique.
Les Russes sont des gens très ouverts et d’une grande gentillesse. Toujours à essayer de communiquer, de faire l’effort de sortir les quelques mots d’Anglais qu’ils connaissent.
Les gares Russes sont toute très belles, certaine d’une architecture magnifique !
Sublime, vous m’avez donné envie d’y partir et d’essayer, merci ! 🙂