Après avoir parcouru le monde pendant un peu plus de 22 mois, ça fait maintenant 2 mois que je suis de retour en France… Autant vous prévenir, le post est un peu long, mais il fallait bien ça pour expliquer toutes les étapes par lesquelles je suis passée avant d’en arriver là ! Je ne donne ici aucun conseil spécifique sur comment gérer son retour, j’ai juste choisi de partager mon expérience.

Mes seuls conseils seraient  « N’abandonnez pas vos rêves ! », « Croyez en vous et donnez vous les moyens de vos ambitions », et « Soyez opportuniste ! »

Le retour étape par étape

J’ai eu la chance de terminer mon voyage dans un super pays, Pérou, et avec une compagne de voyage au top, Amber, une Australienne rencontrée sur le trek du Salkantay. Et je peux déjà commencer par la féliciter, car elle a eu à me supporter à un moment ou mon moral n’était pas forcément au beau fixe… Mais elle fut très patiente, et de très bon conseils. Car la date de retour approchant, je peux vous dire que, même moi qui suis insensible au stress, ai eu quelques moments de faiblesses.

Tout a commencé lorsque j’ai voulu réserver mon vol de retour. Le Pérou n’étant pas au top avec internet, cela n’a pas été facile. J’ai d’ailleurs perdu 80€ sur mon vol Madrid-Paris car les prix s’envolent en dernière minute. Ayant fait le choix de rester libre jusqu’à la fin, j’ai voulu réserver mon vol de retour 6 jours en avance, mais n’ayant pas de bonne connexion, ce fut un peu laborieux. J’ai d’abord passé à peu près 3 jours à essayer de réserver mon vol sur le site de Air Europa, mais à chaque fois le même message me disant que le site était inaccessible… Et lorsqu’enfin j’ai cru avoir réussi, j’ai reçu un mail d’Air Europa me disant qu’il y avait eu un problème avec mon paiement, que ma réservation n’était pas validée et que la compagnie allait me contacter dans les 24h… Sauf qu’ils ne l’ont pas fait, au bout de 48h, soit 3 jours avant mon vol. Non seulement je devais faire quelque chose que je n’avais absolument pas envie de faire, mais en plus c’était comme s’il y avait une énorme conspiration pour que je ne rentre pas en France. Tous les signes semblaient me dire « Il ne faut pas que tu rentres…. » : Pour moi qui suis très attentive et respecte énormément ces signes (sans doute parce comme de nombreux voyageurs j’ai lu « l’alchimiste »), il m’a fallu beaucoup de force pour ne pas écouter ces signes…

Bref, j’ai pris mon courage en main, ai contacté la compagnie et soldé le souci par téléphone…

Amber, soul-sister 😉

Quelques balades à Lima (que j’ai très apprécié soit dit en passant), et à la veille de mon départ, arrive le moment où on se dit que cette fois c’est pour de bon, il faut rentrer… et réserver sa navette pour aller à l’aéroport, (moins cher que le taxi). Et là, je pense que c’est la goutte d’eau, le déclic ou encore la paille qui a cassé le dos du chameau comme disent les Anglophones. En tout cas pour moi c’en était trop…. Les larmes ont commencé à couler, sans que j’arrive à contrôler. Pour faire court, ce qui s’est passé dans ma tête à ce moment là, c’était comme revivre mon voyage dans ma tête, en accélérer, comme si je feuilletais les pages d’un livre en arrière parce que je ne voulais pas arriver à la fin…Je ne voulais pas la fin de l’histoire.

Le hic c’est que je n’étais pas seule. Je fis de mon mieux pour tourner le dos et esquiver le regard d’Amber. Mission presque réussie… presque quoi ! Mais merci Amber pour ton soutien en ces moments difficiles et merci pour tes précieux conseils « Allow yourself to follow all the emotions you need », ou encore « I think this is dangerous for you »…

Nous nous sommes ensuite concentrées sur notre dernière journée ensemble, après un peu plus de 2 mois de vie commune, pas forcément des plus confortable, mais 2 mois de bonheur partagé, entre visites et trekking, j’ai apprécié chaque moments passés ensemble. Du coup, le lendemain matin, inutile de vous faire un dessin pour vous dire que les adieux ont été très très difficiles, malgré toutes les promesses classiques : « On va se revoir, je viens en Europe et passe te voir en France… », « Si je reviens en Amérique du Sud, on se refera des treks ensembles…. »

Bref, des phrases classiques d’au-revoir : même si elles sont vraiment sincères, ça fait partie de la vie des voyageurs, et l’ont sait très bien que les chances pour que ça arrivent sont peu élevées. C’est le genre de chose auxquelles on s’habitue, mais cet au-revoir là, ce n’était pas qu’un adieu ou un au-revoir : c’était la fin de mon voyage,  et ça, c’était la 1ère fois pour moi !

Résultat, me voilà dans un sale état, même le chauffeur de la navette m’a proposé des mouchoirs…

Mon vol jusqu’à Madrid se passe tranquille, malgré mon moral au fond des chaussettes, ou plutôt, resté sur le sol Péruvien…Arrivée à Madrid, après un vol sans fermer l’œil bien évidement, je sors pour une petite pause cigarette : « brrrrrr ! Putxx, ça caille en Europe ! »

Retrouvailles avec ma sister 🙂

Vol pour Paris ensuite, où ma belle-mère doit venir me chercher à l’aéroport… Et là, c’est le drame ! Dès que les roues de l’avion touchent le tarmac, mon estomac se serre, et mes yeux ouvrent les vannes sans que je n’arrive rien à contrôler. Une pause aux toilettes, histoire de me refaire une tête avant de débarquer, mais rien n’y fait, c’est en larmes que j’arrive vers ma belle-mère… Sympa comme réaction, elle qui était toute contente de me revoir après 2 ans, et moi qui arrive avec ma tête de déterrée, dégoutée d’être là… Heureusement pour moi, elle fut super compréhensive. Elle a même annulé son après-midi de travail, et du coup nous sommes allées chercher ma sœur à son école. Ah oui, petite précision, j’ai choisi le 23 Mars comme date de retour, et sur Paris, car c’était l’anniversaire de ma sœur… Elle ne savait pas que je rentrais, et en m’apercevant à la sortie de l’école, elle a tout lâché pour courir dans mes bras… Et cette fois j’étais réceptive à sa joie de me revoir. Pour le soir, petit repas en famille, avec mon père aussi pour fêter ça, bref, je ne pouvais pas rêver mieux comme retour.

Réunis après 2 ans…

Le lendemain, c’est retour dans l’Est, où là encore même s’ils savent que je dois bientôt rentrer car la date de reprise de mon travail approche, personne ne sait que j’arrive, à part 3 amies proches, dont Audrey, qui du coup vient me récupérer à la gare pour me ramener chez moi, enfin chez ma mère qui n’est pas au courant…. Et à vouloir faire des surprises, ben personne chez moi à mon arrivée ! Mais ils ont été faciles à débusquer, et c’est comme une fleur que j’ai débarqué au café du village… Et malgré les craintes, ma mère n’a pas eu besoin de défibrillateur, ce qui est tant mieux !

Alors le retour, facile ou pas ?

Je suis donc rentrée, pour reprendre mon travail le 3 Avril, ce qui n’était pas un poisson d’Avril en retard. Et là, ben je dois avouer que le retour, c’est dur… Alors, qu’est-ce qui est dur pour moi ?

  • D’abord, il n’y a plus de dépaysement : même si le retour est dépaysant, c’est un environnement que l’on connaît, on a ses repères, on retrouve très vite ses habitudes, trop vite même : Il n’y a plus de surprise !
  • Il manque les compagnons de voyages, avec les autres voyageurs aussi : Pouvoir parler à des gens qui nous comprennent quoi…
  • Il manque les locaux, enfin, des gens avec le sourire quoi, des gens qui ne sont pas toujours en train de se plaindre pour un oui pour un non… Ils manquent des gens qui savent apprécier ce qu’ils ont !
  • Il manque aussi le fait de devoir se bouger chaque fois que l’on a besoin de quelque chose, de tout faire à pied, de s’adapter en permanence… Rien n’est jamais acquis, si tu veux quelque chose, c’est à toi de faire le nécessaire pour l’avoir : l’autonomie, la liberté, l’indépendance, tout ça quoi !

En clair, il y a que tout est facile ! Non pas que voyager soit dur, mais trop de confort, plus de stimuli mental ou émotionnel… Des gens pas souriants… Et ça, c’est ennuyant, déprimant même parfois !

En tout cas, c’est sur qu’en ce qui me concerne le retour n’a pas été une partie de plaisir. Avec toujours cette question dans ma tête, « Vais-je être capable de retourner travailler dans un bureau après tout ça ? »

Je laisse donc le week-end passer, puis le lundi et là, je n’en peu plus, je prends rendez-vous avec mon employeur histoire de savoir quelle possibilité s’offre à moi, on était mardi matin, et on me dit que c’est possible d’avoir un rendez-vous le mardi AM, le mercredi ou le jeudi. « Mardi AM » bien sur, je veux savoir au plus tôt !

Là, on me fait part des possibilités, et ayant la chance de travailler pour une grosse compagnie, j’avais en fait 3 possibilités :

  • Retourner à mon travail
  • Prendre un congé de reclassement de 6 mois durant lequel ma compagnie me donnait un budget de formation
  • Reprendre mes études pour une formation diplômante.

Comme vous vous en doutez, la seule chose que j’ai en tête est de repartir, mais voilà, si je repars, il me faut trouver un moyen de gagner de l’argent tout en voyageant. Faire des études de pâtissier ou de cuisinier était tentant, mais trop long pour moi. Et là, je me souviens d’une Allemande rencontrée au Pérou qui avait fait une formation de bartender, elle m’avait d’ailleurs fait goûter mon 1er Pisco Sour, et le meilleur que j’ai bu jusque là. J’avais mis ça dans un coin de ma tête en me disant que ça pouvait être pas mal de la faire pour trouver du travail un peu partout. Pour être honnête, j’avais déjà cherché un peu plus d’info sur internet… Cette formation se fait à Paris, mais aussi dans d’autres grandes villes d’Europe, d’Asie et des USA. Je me renseigne pour Paris, et une session démarre justement le 20/4. Vous vous rappelez lorsque je parlais de signe, je pense que cette rencontre en était un, en tout cas pour moi c’en fut un ! J’avais jusqu’au vendredi pour prendre ma décision.

Le jeudi, je recontacte mon entreprise pour annoncer mon choix : je vais prendre le congé de reclassement. Bonne ou mauvaise décision, en tout cas c’est la mienne. Et s’il y a bien une chose que le voyage apporte, c’est de faire ce que l’on veut sans se préoccuper de ce que pense les autres… Car en ce qui me concerne, le voyage nous donne ce sentiment de liberté, la liberté de faire ce que l’on veut, quand on veut, sans rendre de compte à personne : « Free & No Limits ».

Et maintenant ???

Aujourd’hui, j’ai terminé cette formation avec EBS Paris (European Bartender School). Un post sur celle-ci arrivera bientôt d’ailleurs 😉

Diplômée d’European Bartender School

Je viens de passer 4 semaines énormes à Paris, où j’y ai rencontré des gens de tous horizons, et aussi retrouvé à chaque occasion mes amis voyageurs, tous rencontrés en Mongolie il y a presque 2 ans, au début de mon voyage. Et je peux dire qu’ils ont été d’un grand secours à ma réintégration en France. Chaque moment passé avec eux fut tout simplement génial, une vraie bouchée d’air pur ! Alors oui, l’amitié entre voyageurs post voyage existe vraiment, et franchement, c’est du bonheur : pouvoir se retrouver avec des gens qui nous comprennent, qui ont vécu les mêmes expériences, qui savent ce que c’est le retour à la « vraie vie » comme ça se dit souvent, et tout ce qui va avec… C’est impossible à décrire, mais tellement bénéfique !

Mathieu, Céline, Magali et Valérie, un très grand merci à vous pour tous ces moments… Et je sais qu’il y en aura d’autre ! Aujourd’hui de retour dans ma campagne, il me tarde vraiment que l’on se retrouve !

La team Mongol….Vous êtes au top les amis !

Et après ??

Pour la suite, durant les semaines à venir, je vais suivre des cours de langues, puisqu’il me restait du budget formation. Bien que mon niveau d’Anglais soit plutôt bon, j’ai envie encore de me perfectionner, et souhaiterais atteindre mon niveau actuel d’Anglais en Espagnol… Du coup, quelques cours de langues avant de repartir pour le 2ème acte 😉 Mon congés de reclassement étant de 6 mois, celui-ci prendra fin le 9 Octobre, quelques démarches administratives à accomplir ensuite et après, je serai libre de voyager tant que je veux (ou peux) !!!

Donc après, c’est simple : « Enjoy & Feel the life », that’s it. On verra bien ce que l’avenir me réserve, mais au moins, j’aurai essayé, je me serai donnée une chance de faire ce que je voulais… Et même si un jour je tombe, je n’aurais jamais le regret de ne pas avoir essayé de vivre une autre vie !

J’ai l’habitude de dire que tout est question de choix : aujourd’hui j’ai choisis de vivre MA vie… En m’inspirant de cette citation de Mark Twain, auteur des aventures de Tom Sawyer :

Dans 20 ans, vous serez plus déçu par les choses que vous n’avez pas faites que par celles que vous avez faites. Alors sortez des sentiers battus. Mettez les voiles. Explorez. Rêvez. Découvrez. – Mark Twain

Soirée célébration diplômes, Hard Work Spirit & Soul, je peux assurer, hard work, c’est pas juste pour faire beau…

About the author: snookmam

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